Rencontre avec le Pr Pierre Dos Santos, nouvellement nommé Directeur Formation de l’institut Liryc. Il nous partage sa vision des enjeux et des challenges du programme d’enseignement de l’IHU.


Biographie
Le Pr Pierre Dos Santos est cardiologue, professeur de physiologie et chef du service de cardiologie spécialisé dans le traitement de l’insuffisance cardiaque au CHU de Bordeaux. Il est également directeur de la Plateforme d’Innovation Technologique et Biomédicale (PTIB) de l’Université de Bordeaux et du CHU de Bordeaux.
Sur le volet de la recherche, il se consacre au contrôle bioénergétique de la fonction cardiaque à l’Unité Inserm 1045 « Centre de Recherche Cardio-Thoracique de Bordeaux » et à l’Institut Liryc.
Ancien vice-président de l’Université de Bordeaux en charge de la recherche, il met désormais son expertise au service de Liryc dans la construction de programmes de formation d’excellence d’envergure internationale.

Quelles sont les ambitions du programme de formation de Liryc pour les cinq prochaines années?


L’ambition première et principale du programme de formation est de faire de l’IHU un acteur incontournable de la formation à l’échelle internationale dans le domaine de l’électrophysiologie cardiaque et des pathologies cardiaques impliquant une composante électrophysiologique.
Notre objectif dans la composition de ce programme est de s’assurer que les étudiants et les professionnels du domaine, n’importe où dans le monde, et qui chercheraient une formation en électrophysiologie connaissent l’IHU et ses programmes de formation et souhaitent s’y inscrire. Traitant d’un domaine très spécifique et focalisé, une « niche », nous devons être visible à l’international.
Par extension, cela signifierait également apporter sa pierre à l’ambition de l’université de Bordeaux en termes d’attractivité et de visibilité internationale.


S’adressant à une grande diversité de publics, notre travail est aussi de composer cette offre de formation de manière cohérente pour adresser les pathologies cardiaques vers autant de cibles que :

  • Les étudiants de master de diverses origines disciplinaires,
  • Les étudiants de troisième cycle en doctorat de science,
  • Les étudiants en santé,
  • Les étudiants en école d’ingénieur,
  • Le personnel paramédical,
  • Les médecins,
  • Les professionnels de l’industrie pharmaceutique et des dispositifs médicaux,
  • Le grand public.


Sur ce dernier volet du grand public, il est de notre responsabilité de le sensibiliser à la Science, au cœur et aux maladies du rythme cardiaque. Rappelons d’abord que les maladies cardio-vasculaires sont la première cause de mortalité dans le monde, ce qui en fait un enjeu sociétal majeur. A ce titre, l’éducation du public est donc primordiale. L’actualité sanitaire mondiale a également pointé le besoin immense d’éducation à la Science du public et des médias. Nous devrons donc prochainement réfléchir à cet axe de formation, mais nous avons besoin de temps pour être innovant.  


L’ambition du programme est aussi tout simplement de construire des formations à l’image de la recherche à Liryc : interdisciplinaires et translationnelles. La recherche telle qu’elle est pratiquée à l’IHU Liryc donne une feuille de route avec une identité empreinte d’interdisciplinarité pour aborder les métiers en lien avec l’électrophysiologie afin de répondre aux questions et problèmes posés par les maladies de la conduction et du rythme cardiaque, et par l’insuffisance cardiaque. C’est d’ailleurs avec cette vision que le Pr Michel Haïssaguerre a construit l’Institut, défini et circonscrit son domaine, avec l’interdisciplinarité dans son ADN, mêlant mathématique, sciences de l’informatique, physique, biologique, et clinique.
Nos actions en matière de formation. Il faut prolonger l’image de marque interdisciplinaire de l’IHU et celle de l’université de Bordeaux.


En prolongeant l’image d’excellence scientifique de Liryc, une offre de formation attractive pour les meilleurs étudiants aura un retentissement bénéfique sur la recherche en facilitant le recrutement des meilleurs jeunes chercheurs et en complétant un environnement scientifique déjà très propices aux collaborations internationales.

Selon vous, quels sont les enjeux en termes de formation à relever pour l’IHU Liryc au cours des prochaines années ?


Un des premiers enjeux sera d’abord d’entraîner l’ensemble de la communauté Liryc, de chercheurs, d’ingénieurs, de médecins, ainsi que nos partenaires industriels vers la transmission, pour porter, ensemble, le projet de formation.
L’équipe pédagogique doit rassembler à la fois des enseignants et des chercheurs en puisant dans tous les viviers de l’université de Bordeaux et de ses partenaires, naturellement, mais aussi au-delà. L’intégration de formateurs recrutés parmi les principaux partenaires industriels de l’IHU permettra également de monter des programmes de formation plus concrets, en lien avec la réalité du marché du travail, avec des blocs de compétences plus transverses. C’est également une manière de préparer l’insertion professionnelle des étudiants.


Notre rôle est aussi celui de transmettre le goût du savoir et de la recherche, au moyen de la formation par la recherche, en développant un programme de formation entièrement dispensé en milieu de recherche.
L’équipement des locaux nécessitera un effort supplémentaire pour être plus adapté à la formation.
Au-delà, la formation par la recherche est aussi un moyen de valoriser le « savoir utile », l’apprentissage par problème en mélangeant magistral et théorique pour enseigner à partir d’un problème concret, en groupe, en interdisciplinarité. En parallèle, il y a aussi l’enjeu de donner aux étudiants le goût de l’entreprenariat, de l’innovation et de la prise de risque, en lien avec l’implication des partenaires industriels.  Le programme de formation doit aussi transmettre la fibre de l’invention.

Quelles sont les valeurs que vous souhaitez porter en tant que directeur de la formation ?


Parmi les valeurs qui m’anime, je souhaite promouvoir le travail d’équipe, qui me parait mettre en avant à la fois l’entraide, le respect, l’écoute et l’esprit critique.
Je souhaite également construire un programme de formation d’excellence international, dont l’interdisciplinarité est la clé de la culture scientifique.
J’aimerais également cultiver le goût pour la science et pour la recherche en offrant aux étudiants la possibilité de s’ouvrir à la philosophie des sciences biologiques et médicales.
Finalement, un dernier mot clé serait l’accompagnement. Nous devons accompagner les étudiants avec proximité et responsabilité.

Comment pensez-vous rassembler et impliquer les communautés ?


Pour adresser ce challenge majeur de rassembler les communautés, je m’appuierai sur l’image de marque de l’IHU que les parties prenantes doivent incarner.
La politique de formation doit être portée par une équipe pleinement investie, qui incarne la diversité et l’interdisciplinarité de l’IHU.


Il s’agit aussi d’attirer des enseignants internationaux de renom pour convaincre des étudiants motivés de rejoindre nos bancs.

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