Les maladies du rythme cardiaque
Le cœur possède une fonction de pompe ; il permet le maintien de la circulation sanguine qui est essentielle au bon fonctionnement de notre organisme. La contraction du muscle cardiaque, qui va assurer cette fonction de pompe, est déclenchée par une onde électrique. Les chercheurs et médecins de Liryc étudient spécifiquement cette activité électrique du cœur.
Sous l’effet d’une impulsion électrique, au rythme régulier, dit sinusal, un cœur bat entre 60 à 100 battements par minute (au repos).
Lorsqu’on parle de maladies du rythme, d’arythmie, ou de trouble du rythme, l’activation électrique du cœur est anormale. Cœur qui bat trop vite, trop lentement ou de manière anarchique, les troubles du rythme ne sont pas toujours graves, mais parfois très sérieux. Les équipes de Liryc se concentrent principalement sur l’étude de trois maladies du rythme cardiaque avec une forte prévalence :
- La fibrillation atriale, responsable de 20% à 30 % des AVC dans le monde
- La fibrillation ventriculaire, responsable de 350 000 morts subites cardiaques en Europe ou aux Etats-Unis
- L’insuffisance cardiaque à l’origine de 150 000 hospitalisations pour en France
La fibrillation atriale
Qu’est ce que la fibrillation auriculaire ?
La fibrillation atriale (ou fibrillation auriculaire) est le plus fréquent des troubles du rythme. Elle affecte en Europe plus de 11 millions d’individus, avec une projection de 14 à 17 millions à l’horizon 2030.
Elle se caractérise par des battements cardiaques irréguliers et rapides causés par une activation électrique du cœur anarchique. En résulte une contraction inefficace de l’oreillette, cavité supérieure du coeur (400 à 600 par minute) ce qui favorise la stagnation du sang dans les oreillettes et la formation de caillots sanguins.
La fibrillation atriale peut survenir par épisodes, qui durent parfois plusieurs jours, entre lesquels le rythme du cœur est régulier ou être permanente.
Les cliniciens de Liryc ont identifié il y a plusieurs années les sources de la fibrillation atriale dans les veines pulmonaires, permettant le développement d’un traitement non pharmacologique.
La fibrillation atriale est très invalidante ; son impact sur la qualité de vie des personnes atteintes est aussi important que celui des maladies des artères coronaires (infarctus du myocarde). C’est le principal responsable des accidents vasculaires cérébraux et c’est un facteur de risque d’insuffisance cardiaque et de démence.
La fibrillation atriale se manifeste de manière différente selon la personne, le symptôme le plus courant étant celui d’un battement ressenti irrégulier.
D’autres symptômes sont à surveiller : battements de cœur rapides, douleur dans la poitrine, essoufflement, fatigue intense ou faiblesse, étourdissement ou évanouissement. Parlez à votre médecin si vous ressentez l’un de ces symptômes.
La fibrillation atriale peut survenir sans cause apparente établie, mais cependant certains critères peuvent agir :
- L’âge ; le risque de développer une fibrillation atriale augmente avec l’âge.
- Les prédispositions familiales, notamment des parents de premier degré (père ou mère, frère ou sœur)
- L’obésité, le diabète et le syndrome métabolique
- Les maladies cardiovasculaires comme l’hypertension artérielle, les anomalies de valves cardiaques, les maladies des artères ou les séquelles d’un infarctus du myocarde
- Les maladies pulmonaires ou respiratoires (embolie, pneumonie, syndrome d’apnées obstructives du sommeil)
- L’hyperthyroïdie
- Les facteurs de mauvaise hygiène de vie : tabagisme, consommation excessive d’alcool, prise de drogues, activité physique intensive en excès
La fibrillation atriale (ou fibrillation auriculaire) est le plus fréquent des troubles du rythme. Elle affecte en Europe plus de 11 millions d’individus, avec une projection de 14 à 17 millions à l’horizon 2030.
Elle se caractérise par des battements cardiaques irréguliers et rapides causés par une activation électrique du cœur anarchique. En résulte une contraction inefficace de l’oreillette, cavité supérieure du coeur (400 à 600 par minute) ce qui favorise la stagnation du sang dans les oreillettes et la formation de caillots sanguins.
La fibrillation atriale peut survenir par épisodes, qui durent parfois plusieurs jours, entre lesquels le rythme du cœur est régulier ou être permanente.
Les cliniciens de Liryc ont identifié il y a plusieurs années les sources de la fibrillation atriale dans les veines pulmonaires, permettant le développement d’un traitement non pharmacologique.
La prise en charge de la fibrillation atriale repose sur un diagnostic et un bilan personnalisé conduit par des professionnels de santé pour soulager les symptômes, rétablir le rythme sinusal et prévenir les risques d’AVC.
Si l’épisode de fibrillation atriale est bref, avec peu ou pas de gêne et aucun risque d’embolie, le médecin peut estimer qu’aucun traitement n’est utile. Néanmoins, il convient d’adopter une bonne hygiène de vie pour limiter le risque cardiovasculaire.
À l’inverse, si la situation médicale du patient le nécessite le médecin proposera un traitement parmi lesquels :
- Des anticoagulants pour prévenir la formation de caillots
- Des anti-arythmiques ou la cardioversion (une décharge électrique est envoyée au cœur) pour réguler le rythme cardiaque
- L’ablation des foyers arythmogènes responsables de la fibrillation atriale.
Ce traitement a été mis en place par les cliniciens de Liryc. Il consiste à cautériser autour des veines pulmonaires dans le cœur les zones impliquées dans le déclenchement de la fibrillation avec un cathéter introduit depuis la veine fémorale afin d’exclure ces sources d’arythmie. Ce traitement est devenu le traitement de référence : à ce jour, plus de 700 000 patients en bénéficient chaque année dans le monde.
La fibrillation ventriculaire
Qu’est ce que la fibrillation ventriculaire ?
La fibrillation ventriculaire est l’arythmie cardiaque la plus grave, responsable de 50 000 morts subites en France chaque année, soit une mort toutes les 10 minutes.
La fibrillation ventriculaire se manifeste par une activation électrique hyper rapide et désorganisée des ventricules (cavité inférieure du cœur), avec pour conséquence immédiate, la perte de toute contraction cardiaque efficace. L’absence d’intervention dans les 3 minutes est le plus souvent fatale (mort subite cardiaque) ou abouti à des lésions cérébrales irréversibles.
La fibrillation ventriculaire cause une perte de conscience en quelques secondes. En l’absence de défibrillation, la personne souffre généralement d’une brève crise convulsive et devient molle et apathique.
Près de 40% des morts subites apparaissent comme une complication d’une maladie cardiaque (la cause la plus fréquente étant l’infarctus aigu du myocarde).
Certains facteurs de risques peuvent être :
- L’insuffisance cardiaque
- La présence d’une cicatrice sur le muscle cardiaque, suite à une myocardite (inflammation du myocarde) ou à un infarctus
- Les cardiomyopathies
- Une maladie des artères coronaires
- Une maladie rythmique héréditaire (syndrome du QT long, syndrome de Brugada et autres canalopathies)
La fibrillation ventriculaire est diagnostiquée par électrocardiographie (ECG) comme la cause de l’arrêt cardiaque.
Malheureusement, une grande majorité des personnes qui vont décéder soudainement ne se savent pas malades. Le défi majeur, sur lequel se concentrent les équipes de recherche de Liryc consiste à trouver le moyen de les identifier dans la population générale.
Lors d’un épisode de fibrillation ventriculaire, une réanimation cardiopulmonaire doit être effectuée dans les quelques minutes qui suivent, et doit être suivie d’une défibrillation, un choc électrique administré à la poitrine, pour rétablir le rythme cardiaque normal.
Les personnes réanimées avec succès après une fibrillation ventriculaire sont à haut risque de subir un autre épisode. Un défibrillateur cardioverteur implantable (DCI) est implanté chirurgicalement chez la plupart des patients pour corriger le trouble du rythme, s’il se reproduit. Les DCI surveillent continuellement la fréquence et le rythme du cœur, détectent automatiquement une fibrillation ventriculaire, et produisent un choc pour reconvertir l’arythmie en rythme normal.
Des cliniciens de Liryc ont localisé les sources de mort subite idiopathique, c’est-à-dire sans cause connue, dans le système électrique du cœur, appelé le réseau de Purkinje permettant la mise en place d’un traitement curatif novateur par la destruction par thermoablation de ces sources d’arythmie avec un cathéter introduit depuis la veine/artère fémorale.
L’insuffisance cardiaque
Qu’est-ce que l’insuffisance cardiaque ?
L’insuffisance cardiaque touche 9 millions de personnes en Europe, dont 1 million en France, soit 1 admission sur 10 à l’hôpital. Elle impacte très fortement la qualité de vie au long cours.
L’insuffisance cardiaque est une défaillance de la pompe cardiaque qui devient incapable d’assurer convenablement la propulsion du sang dans l’organisme et donc l’apport nécessaire en oxygène et en nutriments (débit sanguin) pour le bon fonctionnement des organes. Cette maladie résulte d’une atteinte du muscle cardiaque ou de son irrigation par les vaisseaux coronaires, d’une altération du métabolisme énergétique ou de désynchronisation cardiaque. Un cœur désynchronisé est un cœur qui a perdu l’harmonie de la propagation de l’influx électrique et donc de la contraction qui en résulte. Ainsi, une paroi peut se contracter pendant qu’une autre est au repos avec pour conséquence une perte majeure d’efficacité et un épuisement progressif.
Au début de l’insuffisance cardiaque, le patient n’a pas de symptômes.
Mais ensuite, quand le cœur ne pompe pas bien et que la congestion survient, certains de ces symptômes peuvent survenir :
- Essoufflement accru, surtout étendu
- Gain de poids soudain
- Sensation continue de gonflement
- Toux ou symptômes de rhume qui dure plus d’une semaine
- Fatigue, perte d’énergie et épuisement extrême
- Perte ou variation de l’appétit
- Augmentation de l’enflure des chevilles, des pieds, des jambes, du sacrum (base de la colonne vertébrale) ou de l’abdomen (autour de l’estomac)
- Besoin d’uriner la nuit plus fréquemment
- Extrémités froides
- Confusion et difficulté à penser clairement
Parlez à votre médecin si vous ressentez l’un de ces symptômes.
Elle concerne essentiellement les personnes âgées de 65 ans ou plus, mais elle peut aussi affecter l’enfant et la femme enceinte.
Plusieurs causes ou facteurs de risques peuvent être à l’origine de l’insuffisance cardiaque :
- La cardiopathie ischémique, résultant elle-même d’une insuffisance d’oxygénation du cœur due à un rétrécissement des artères coronaires
- L’hypertension artérielle (c’est-à-dire une tension artérielle trop élevée) mal contrôlée par un traitement
- Des troubles du rythme et de la conduction cardiaque dont la fibrillation auriculaire ;
- Des anomalies des valves cardiaques (rétrécissement ou insuffisance d’étanchéité)
- Des maladies du muscle cardiaque (ou myocardiopathie), génétiques, parfois consécutives à une infection
- Des maladies des poumons comme la bronchopneumopathie obstructive, l’hypertension artérielle pulmonaire
- L’hyperthyroïdie
- Les facteurs de mauvaise hygiène de vie : une consommation excessive d’alcool ou de drogues, une mauvaise alimentation, le tabagisme, le manque d’exercice physique
- L’obésité et diabète
- L’exposition à la chimiothérapie
Le bilan médical permet au médecin de confirmer l’insuffisance cardiaque, d’en évaluer la gravité et d’en rechercher la cause.
Il s’agit à la fois d’un bilan sanguin et cardiaque : radiographie thoracique, électrocardiogramme, échodoppler cardiaque, IRM cardiaque, cathétérisme cardiaque (exploration du cœur à l’aide de sonde) ou coronarographie et scanner cardiaque.
La prise en charge de l‘insuffisance cardiaque repose sur un diagnostic et un bilan personnalisé conduit par des professionnels de santé pour améliorer la qualité de vie, éviter les épisodes de décompensation cardiaque (complication qui se déclenche lorsque l’organisme ne parvient plus à compenser les défaillances du muscle cardiaque) et ralentir la progression de la maladie.
Le traitement comporte des règles d’hygiène de vie alimentaires et d’activité physique ainsi qu’un traitement médicamenteux à prendre tout au long de la vie.
Si l’insuffisance cardiaque est sévère avec une contraction des ventricules très affaiblie et un traitement médicamenteux insuffisamment efficace, l’équipe médicale peut proposer des interventions chirurgicales. Les cliniciens de Liryc ont contribué au développement de la resynchronisation cardiaque dans les insuffisances cardiaques. Cette thérapie consiste à implanter des sondes de stimulation dans les cavités ventriculaires. Elle a pour but de corriger spécifiquement les désynchronisations électriques afin d’harmoniser la contraction des ventricules et d’assurer un meilleur débit cardiaque. Appliquée à un stade précoce de la maladie, elle peut prévenir son développement et son aggravation, et aurait un impact clinique et socio-économique majeur.
Un défibrillateur cardiaque automatique implantable peut également être proposé pour surveiller le rythme du cœur et, au besoin, en cas de troubles graves du rythme cardiaque, produire un choc électrique.