Interview d’Amel Karoui, doctorante en mathématiques appliquées, dans l’équipe de modélisation à l’institut Liryc.

Derrière son terminal d’ordinateur, Amel a des missions à la fois théoriques et plus pratiques, liées à la résolution du problème inverse en électrocardiographie, pour mieux comprendre les mécanismes du cœur.

Quel est ton poste à Liryc ?


Je suis doctorante en mathématiques appliquées à la cardiologie au sein de l’équipe Carmen. L’équipe Carmen a la particularité d’être rattachée à deux institutions Liryc, via le volet modélisation et Inria[1].

Quand as-tu rejoint Liryc ?


J’ai commencé ma thèse « Méthodes numériques pour la résolution de problèmes inverses en électrocardiographie » le 2 octobre 2017.

Sur quels projets travailles-tu ?


Je travaille sur la résolution de problèmes inverses en électrocardiographie. Un problème inverse est une situation dans laquelle on tente de déterminer les causes d’un phénomène à partir des observations expérimentales de ses effets.

Plus précisément et à Liryc, je dois reconstruire les mécanismes cardiaques à partir de mesures du potentiel électrique réalisées à la surface du torse.

Quel a été ton parcours pour devenir chercheur à Liryc ?


En 2017, j’ai obtenu mon diplôme d’ingénieur en optimisation et calcul scientifique à l’École Nationale d’Ingénieurs de Tunis en Tunisie et j’ai enchaîné ensuite avec la thèse en intégrant l’équipe Carmen.

Pourquoi as-tu choisi de travailler dans le domaine de la cardiologie ? Est-ce que c’était une opportunité ? un choix ?


C’était une opportunité et un choix au même temps. En fait, avant de commencer ma thèse, j’ai effectué mon stage de fin d’études sur le même sujet dans la même équipe et c’est là que les mathématiques appliquées à la cardiologie ont commencé à me passionner.

Quelle est ta journée type ?


En tant que doctorante, je n’ai pas vraiment de journée type.

Il y a des moments de la thèse où il faut se concentrer sur la bibliographie, d’autres où il faut rédiger des papiers et entre les deux s’intègre la phase la plus importante du travail d’un chercheur : élaborer, tester des nouvelles approches, analyser et interpréter les résultats obtenus.

Dans le cadre de ma thèse, je développe des méthodes numériques pour la résolution du problème inverse en électrocardiographie, donc j’ai la chance d’osciller entre le côté théorique du problème qui consiste à la modélisation mathématique et le côté pratique en développant des outils informatiques permettant de résoudre le problème. 

J’ai eu aussi l’opportunité de donner des cours à l’université de Bordeaux dans le cadre d’une mission complémentaire à mon contrat doctoral. Ainsi, une fois par semaine, je dois préparer mon cours et ensuite le présenter aux étudiants.

Selon toi, quelles qualités/aptitudes faut-il pour ton poste ?


Selon moi, pour réussir sa thèse, il faut avoir l’esprit analytique et de la curiosité pour pouvoir avancer dans ses recherches.

Une autre qualité très importante : la persévérance !

Durant une thèse, on passe par des moments de « blocage » où on ne sait plus quoi faire et dans quelle direction mener ses recherches ; et d’autres moments de stress intense à cause de délais ou autre. Donc, être persévérant peut sauver la mise.

Quel est l’outil que tu utilises le plus au quotidien ?


Mon terminal ! C’est la fenêtre noire de l’ordinateur à partir de laquelle je peux tout faire : coder, se balader entre les différents répertoires, lancer différents outils et logiciels…

Selon toi, est-ce difficile d’être une femme dans l’univers scientifique aujourd’hui ?


D’après mon expérience personnelle, être une femme n’a jamais posé problème tout au long de mon parcours, bien qu’il en soit à ses débuts.

Ceci n’empêche que j’ai entendu parfois quelques histoires différentes et surprenantes sur l’expérience d’autres femmes.

Penses-tu qu’être une femme soit différenciant dans ton travail ?


À mon avis, être une femme ne devrait pas interférer dans l’évolution de carrière dans le domaine de la recherche scientifique.

Comment vois-tu la place des femmes dans la recherche dans 20 ans ?


Dans 20 ans, j’espère qu’il y aura plus de femmes dans le domaine de la recherche scientifique particulièrement en mathématiques et en informatique. En effet, ce sont deux domaines où la femme est la moins représentée. Ceci, j’imagine, à cause d’un tas de préjugés sur l’intellect des femmes.

À mon avis, le changement doit être réalisé dès le plus jeune âge en encourageant les filles à réaliser des études en mathématiques et informatique.


[1] Inria = Institut national de recherche en science et technologique du numérique. Sa mission est d’accélérer la recherche et l’innovation technologie, dans et par le numérique.

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